Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
zumeurs...
27 mars 2010

Histoire


Les contes fantastiques… d′Arvillard !
 
Écoutez mes Amis, écoutez les contes fantastiques d′Arvillard, qui chantent la légende des Pierrus, là-haut entre Montlevet et Montpezard !

Ce ne sont pas des contes de rois ou de reines, ni de la grande politique comme il s′en fait à Chambéry ou à Grenoble !… Ce sont des contes d′autrefois et d′aujourd′hui qui se ressassaient le soir dans les veillées en cassant les noix à la lumière des lampes à huile, des contes de bouche à oreille, que la tante Mélie et la V′torine racontaient, comme ça, sur le coin de la table après le d”ner ou dans l′après-midi en faisant leurs gants, lorsque nous n′allions pas à l′école.Conter

Ah ! Ces jeudis après-midi, quand nous écoutions, ravis, les belles histoires !... Max profitait toujours de l′aubaine et souvent Paul, Frèdo ou Dédé se hâtaient de nous rejoindre. Parfois Jeanine ou Arlette venaient tendre l′oreille avec nous, mais quelquefois seulement, car il n′aurait pas été convenable qu′elles viennent toutes les fois. Nous nous installions en rond autour de la machine à gants, et au premier coup d′aiguille le conte commençait.

Alors, le monde extérieur cessait d′exister, et même le chocolat du goûter de quatre heures qui craquait sous nos dents, n′interrompait pas notre envoétement… Nous restions collés à nos chaises, jusqu′à ce que la pauvre tante finisse par s′écrier :

“Ah ! Mon Dieu ! Là c′est assez ! Je ne peux plus parler, j′ai la gorge en feu !…”

Et nous de la harceler :

“Encore ! Encore ! Juste un petit peu ! Juste ce qui arrive après !…”

Parfois, l′oncle Zet rentrant de la forge, nous surprenait en pleine bataille. Il riait de nos débats, payait un petit coup de blanc à la malheureuse, et notre chère tante, tout en préparant la soupe, continuait à faire danser les diables et les fées…

On en oubliait les devoirs pour l′école du lendemain. C′était tout le temps la semaine des quatre jeudis !…

C′est dire mes Amis, que ces contes ne sont pas des balivernes. Évidemment je ne sais pas les raconter aussi bien que mes tantes, et puis je les arrange un peu à ma façon, je les “fais modernes” comme aurait dit la Mélie, mais c′est du sérieux, et il ne faut pas les écouter n′importe comment !

La première chose à faire est de prendre votre temps, et de vous installer chez vous tranquillement, avec un bon morceau de pain et de tomme, un bon “canon” de mondeuse ou un café bien noir.

Puis, si vous pouvez, lisez-les en patois ! En français, ils ne sont pas mal, mais ce n′est pas ça ! Tandis qu′en patois !… Ah ! Le patois ! C′est une langue pleine de vie, qui sent bon la soupe de brèyons et les diots de chou, une langue qui nous vient du fond des ages, que parlaient nos parents, nos grands-parents, nous arrière-grands-parents, une langue douce, caressante, une vraie langue maternelle, et que l′on n′entendra peut-être plus si on n′en prend pas soin.

Enfin, vous l′avez compris : si vous voulez aimer ces contes en patois, il ne faut pas les écouter comme les “Mossieurs” de la ville, ni comme des gandins; vous ne comprendrez rien. Ils vous paraîtront sans queue ni tête, mal arrangés et complètement fous.

Mais si vous les écoutez avec des oreilles d′enfants, vous entendrez une musique que vous aviez cru oubliée et vous boirez tout le temps du petit-lait !

Alors, les Amis, buvons un bon coup ensemble !

À la vôtre…

Merci Pierre Grasset pour ce  texte — Via la Savoie.


Publicité
Commentaires
zumeurs...
Publicité
zumeurs...
Visiteurs
Depuis la création 151 085
Publicité