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Ce matin là,
comme d’habitude, j’ai pris le métro.
Comme d’habitude mes yeux voyageaient dans le wagon,
traversaient les fenêtres mais ne voyaient rien.
Peut-être que, comme d’habitude, il n’y
avait rein à voir.
Mais à un
moment
un rayon de soleil éblouissant… éclaira
tout le wagon : une belle
inconnue venait d’entrer.
Tellement belle
que je n’oserai vous la décrire.
Tellement belle qu’elle m’avait
tiré de ma somnolence habituelle. Tellement belle
que je n’osai la regarder. Je ne sais
combien de temps dura cet éblouissement :
une seconde, un mois, un siècle ?
Mais, et vous le savez tous, le
métro est souterrain et le soleil ne peut y briller.
La rame de métro pénétrait dans la
station où je devais descendre et, comme
d’habitude, je fis les dernières pas
pour… rejoindre mon boulot. Comme
d’habitude, je ne me souviens pas des gens que
j’ai croisé. Comme d’habitude,
je ne me souviens pas de ma journée de travail et…
Comme d’habitude,
je reprendrai le métro demain. |