Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
zumeurs...
20 novembre 2012

Miroir !


Pierrette tombe… amoureuse !
 
Miroir dis moi !

Pierrette, une pauvre pierre toute grise, toute seule dans la forêt, était bien malheureuse.
“Eh bien, Pierrette, pourquoi pleures-tu ?” demanda Annabelle la fleur.
“Ma chère amie, c’est le printemps et je vais encore passer la saison toute seule. Personne ne va vouloir de moi !”
“Mais moi, je suis ta meilleure amie !”
Je ne te parle pas d’amie. Je te parle d’un amoureux ! Qui voudrait de moi ? Je suis si laide !”
“Mais tu as un grand cœur ! C’est cela qui compte”
Il est vrai que Pierrette rendait de grands services à tous ses amis de la forêt. Elle les protégeait du soleil, se transformant ainsi en un grand parasol.
Mais Pierrette rêvait d’une grande et belle histoire d’amour, de bisous et de câlins.
“Toi, voix-tu, tu as une jolie robe multicolore. Ta peau est douce. Moi, je suis un gros bloc tout dur. On ne peut pas me faire un câlin, on s’écorcherait. Il y a des pierres brillantes comme le quartz ou l’améthyste. Moi, je suis une pauvre petite pierre toute grise sans intérêt.
Il fallait que ses amis trouvent un moyen pour l’embellir.
“C’était le printemps, il fallait lui donner une jolie robe !”
Annabelle réfléchissait. Comment faire ? Tout à coup, elle eût une idée. Pas loin d’ici, il y avait Souricette, la femme peintre de la forêt. Annabelle alla donc lui rendre une petite visite.
“ Bonjour Souricette ! J’ai un nouveau travail pour toi. Figure-toi que notre amie Pierrette nous fait une petite déprime. Elle est convaincue que, laide comme elle est, elle ne trouvera jamais d’amoureux ! Je lui ai donc dit qu’il fallait qu’elle prenne un peu de couleurs.  Pourrais-tu m’aider ?”
“Bien sûr que oui !”
Souricette prit ses pots de peinture et alla au pied de Pierrette.
“Alors, besoin d’un petit coup de jeune ! Tu vas voir, avec mes couleurs, tu vas oublier tes misères et faire des ravages de séductrice !”
Au bout d’une heure, Pierrette avait revêtu une jolie robe rose, bleue, orange et jaune.
“Merci Souricette, tu vas peut-être me sauver la vie !”
Mais sous ces couleurs éclatantes, il y avait toujours cette peau rugueuse déchirant la peau. Pauvre petite pierre ! Vous ne pouvez pas vous imaginer la tristesse qu’elle éprouvait lorsque des enfants venaient s’amuser sur elle et s’écorchaient les genoux en s’y frottant ! Quelle torture de sentir les pleurs des petites filles au genou écorché ! Finalement, les deux ou trois coups de peinture de Souricette n’avaient pas révolutionné la vie de Pierrette
Les choses empirèrent lorsqu’un orage violent s’abattit sur la forêt. De grosses gouttes vinrent gicler sur la peau indestructible de Pierrette. Ploc, ploc, ploc ! La forêt était devenue un immense lac de boue en une nuit.
Les jours passèrent. Ploc, ploc, ploc ! La pluie ne s’arrêtait pas. 
Au bout de quelques jours, Pierrette se sentit peu à peu transformée. Que se passait-il à l’intérieur d’elle-même ? Elle sentait les gouttes glisser sur sa peau rugueuse.
“Oh, Pierrette, tu perds tes belles couleurs !”
Et oui, malheureusement, les couleurs s’estompèrent petit à petit laissant Pierrette nager dans une flaque de colorants. Pierrette était redevenue une pauvre petite pierre grise.
“Oh, misère, voila que je suis redevenue grise ! Je continuais à écorcher tout le monde mais au moins, j’étais agréable à regarder…”
C’est alors que Pierrette se sentit encore toute drôle. Quelque chose la chatouillait, la faisait rigoler. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ?
Annabelle la fleur lui rendit une petite visite : “Oh là là Pierrette, tu as des poils qui poussent !”
“Mais non ! – dit Souricette- ce ne sont pas des poils, c’est de la mousse !”
“Tu veux dire que ma peau va devenir douce ! Enfin, le rêve de ma vie se réalise !”
Un beau jour, on reçut un nouveau visiteur dans la forêt de Pierrette.
Un monsieur tout piquant passait lentement son chemin inondant le sable et la terre de chaudes larmes. Quelle pouvait bien être cette créature ?
Pierrette fut attendrie devant cette bête immense.
“Bonjour étrange créature, qui es-tu ? Nous ne t’avons encore jamais vu par ici”
“Je suis un hérisson qui n'aime pas piquer les gens alors j'ai quitté ma communauté; j’ai donc décidé de partir vers d’autres horizons. Je voudrais trouver une fiancée mais j’ai peur de lui faire mal avec mes épines.»
“Tu sais, moi, j’avais le même problème que toi jusqu’à ce que de la mousse vienne pousser sur moi. Avant, j’écorchais la peau douce des enfants. Mais, dis-moi, tu as l’air bien fatigué. Viens te reposer un peu sur moi. Tu pourras repartir demain matin si tu en as envie”
“Tu es sûr que je ne vais pas te faire mal avec mes épines ?”
“Bien sûr que non. Sous mon tapis de mousse, ma peau est dure comme de la pierre (c’est le cas de le dire !).”
Le hérisson n’hésita pas une seconde d’autant plus qu’il trouvait Pierrette très attirante. Des yeux vert émeraude et une bouche tellement pulpeuse !
Le contact  des aiguilles sur la mousse et de la pierre sur les aiguilles produisit un phénomène étrange. Une étincelle, une sorte d’éclair surgissant dans la nuit étoilée ! Mais oui, c’était un véritable coup de foudre !

Via trois contes.


Publicité
Commentaires
zumeurs...
Publicité
zumeurs...
Visiteurs
Depuis la création 151 067
Publicité