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zumeurs...
5 janvier 2013

Bisous !


Les jumeaux du… silence !
 
Bisous 2013 !

Autrefois, au pays des mille et une nuits, vivaient deux familles de forains. Chaque soir, tandis que le village reconnaissait le jeune Moktar  au son de la mandoline, Nadia la conteuse rassemblait tous les enfants pour leur raconter de belles histoires.
Bientôt,  Moktar et Nadia tombèrent amoureux l’un de l’autre.
Le mariage fut célébré en grande pompe. Tout le village honora le jeune couple en leur faisant don de multiples offrandes.
On leur souhaita bien sûr d’avoir de jolis enfants auxquels ils pourront transmettre leur art. La mère du marié découpa le gâteau de fécondité à base de miel et de plantes.
Trois mois plus tard, le jeune couple attendait un heureux événement. Le soir venu, après avoir raconté les contes aux enfants du village, Nadia s’allongeait dans le lit conjugal ; c’est alors que Moktar posait ses doigts délicats sur sa mandoline ; la douce mélodie enveloppait le corps de la jeune femme et éveillait le jeune fœtus.
“Moktar, le petit danse dans mon ventre. On va en faire un musicien ou un danseur !”
“Ou bien un conteur. Tu racontes de si belles histoires !”
Nadia grossissait de jour en jour. Le jour tant attendu arriva. Et là, quelle ne fut pas la surprise quand deux bébés fille et garçon naquirent ! On les appela Linda et Yacine.
Mais les deux frères et sœurs ne pleuraient jamais ou n’émettait que des petits gazouillis de moineaux. Six mois passèrent puis un an. Leur voix n’était plus qu’un faible murmure surgit des profondeurs.
A l’âge de deux ans, il fallut se rendre à l’évidence : aucun son ne sortirait plus jamais de la gorge les enfants.
Le plus surprenant était qu’ils réagissaient aux mélodies et aux contes de leurs parents. On aurait dit  des petites marionnettes souriantes s’agitant dans tous les sens au de rythme des péripéties et des notes de musique.
De même, les jumeaux du silence ne semblaient pas souffrir de leur handicap ni de la solitude. Le moindre son, la moindre parole suffisait à les émouvoir.
Bravant les moqueries et les insultes, les jumeaux du silence semblaient vivre dans un monde à part.
Quand les jumeaux eurent six ans, Nadia décida d’aller consulter les djinns, ces créatures de feu s’échappant des vases magiques dans le souk du village.
Lorsque Nadia ouvrit le bouchon de liège du vase en céramique, une  flamme dégageant une odeur de safran et de camphre, apparut.
Le feu et la vapeur se matérialisèrent bientôt en un gros monsieur au visage barbu et au regard pétillant
“Que puis-je pour toi, jeune mère ?” demandait le djinn
“Voila. Mon mari et moi  sommes conteurs et musiciens. Et voici que depuis six ans, nous sommes confrontés à un étrange maléfice : aucun son ne sort de la bouche de nos deux jumeaux.”
“Si tu veux, je peux les adopter, cela me changera des bruits et fureurs du souk. Enfin du repos pour mes oreilles !”
“Qu’est-ce que tu racontes. Ce sont mes enfants, je ne veux pas les abandonner. Je veux juste qu’ils parlent ! As-tu une solution ?”
“Est-ce que tes enfants ont l’air malheureux ? Souffrent-ils de leur handicap ?”
“C′est-à-dire que beaucoup d’enfants se moquent d’eux. Par contre, il semble résister à toutes ces moqueries. Ils pleurent très rarement sauf lorsque je leur raconte une histoire triste.”
“Alors s’ils sont heureux comme cela, qu’ils y restent !”
“Alors pourquoi veux-tu donc à ce point changer leur vie. S’ils sont heureux comme cela, qu’ils y restent !”
“Mais n’oublie pas que notre famille est très attachée aux sons. Pour moi, c’est vraiment une malédiction. Que vont-ils faire plus tard s’ils ne peuvent pas parler ?”
“Réfléchis bien, il y a des artistes qui ne parlent pas ! ".
Tout d’un coup, le djinn redevint flamme et fumée puis disparut dans le vase en céramique. Il allait revenir dans le souk des marchands de magie jusqu’à ce qu’une âme malheureuse vienne à nouveau le consulter.
Le soir venu, Nadia déclara à son cher époux : “Il faut rencontrer tous les artistes de la région !»
Nadia et Moktar parcoururent les écoles de théâtre et de danse des environs.
“Vous vous moquez de moi ou quoi ? Faire du théâtre, c’est d’abord magnifier sa voix. Les plus grands acteurs ont des voix chaudes et puissantes. Que voulez-vous que je fasse de deux muets !”
Un jour, ils entrèrent dans une école de cirque. Abbas, le directeur, les accueillit avec beaucoup d’élégance.
“Vous savez, ici, au cirque, nous n’avons pas que des beaux parleurs. Il y a également le clown nain qui fait des acrobaties sur un ballon et Clara, la danseuse qui marche sur un fil. Si vous voulez, je peux apprendre l’art de la danser. Venez avec eux la prochaine fois.”
Trois jours plus tard, la famille au grand complet arriva devant le chapiteau.
“Eh bien, eh bien, il leur faut un peu de discipline et d’entraînement mais ils ont l’air si agiles et expressifs ! Donnez-moi quelques mois pour les familiariser et je vous dirais si ils peuvent en faire leur métier.”
Pendant quelques mois, Abbas leur appris à se déplacer selon le rythme de la musique. Au début, ils gesticulèrent dans tous les sens incapables de se concentrer sur l’originalité de chaque morceau. Mais, petit à petit, le calme et l’attention prirent possession des jumeaux et ils purent faire corps avec les rythmes de la musique.
Tous les jours, Abbas leurs contaient une petite histoire. Les jumeaux devaient mimer le caractère des personnages et les multiples actions et péripéties : un dragon mugissant, un ogre dévorant trois enfants, un prince hindou charmant un serpent… Les deux jumeaux se ressemblaient tellement qu’ils arrivaient à harmoniser leurs mouvements à la seconde près.
Abbas appela Nadia et Moktar pour leur montrer les progrès de leur progéniture.
Linda et Yacine avaient préparé une surprise à leurs parents : après des heures de préparation intensive, les frères et sœurs du silence reconstituèrent l’histoire de Nadia et Moktar sur un fonds musical : leurs rencontres sur la place du village, leurs métiers, la naissance des deux jumeaux, la malédiction, puis la victoire finale...
Depuis ce jour, la petite famille devint un groupe d′artistes itinérants connus dans toute la région...

Via trois contes ?


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