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7 août 2012

Conte de Chine


Pangu crée le… monde !
 
Monde

Au commencement, dans les temps très anciens où n’existaient ni le ciel, ni la terre, ni les montagnes, ni les oiseaux, ni les fleurs ; dans ces temps qui ont précédé les légendes, tout n’était qu’un immense chaos. Il n’y avait alors qu’un abîme béant, aucune forme ne pouvait être distinguée, dans ces ténèbres profondes et cette désolation infinie. En ces temps-là, l’univers était un œuf !
Le premier être du monde demeurait dans cet œuf, il s’appelait Pangu.
Depuis dix-huit mille ans, il y dormait, y grandissait lentement, et maintenant, il est sur le point de s’éveiller.
Il écarte d’abord ses bras gigantesques, puis, il détend ses jambes énormes, et, tout doucement, il ouvre les premiers yeux du monde !
Mais Pangu ne se sent pas à son aise : il est plongé dans l’obscurité la plus noire et n’a pas beaucoup de place pour bouger. Il est bien à l’étroit à l’intérieur de la coquille de l’œuf. Il a envie de s’étirer ! Alors, il déploie d’un coup son corps colossal, resté immobile depuis si longtemps, et sous le formidable effet de ce mouvement, l’œuf éclate dans un bruit de tonnerre. A cet instant, tous les éléments de l’univers, restés soudés depuis la nuit des temps, se disloquent !
A présent, Pangu se tient debout, et il sépare les éléments de l’univers : il met en bas les plus grands et les plus lourds, piétine les parties visqueuses et molles, et forme la terre. Puis il place en haut les particules transparentes pures et légères, pour constituer le ciel.
Mais la distance entre le ciel et la terre n’est pas suffisante ; les éléments du haut se mélange sans cesse aux éléments du bas et le ciel reste relié à la terre en différents endroits. Pangu veut les séparer à jamais et il utilise sa tête pour soutenir le ciel de toutes ses forces, tandis que ses pieds sont fermement posés sur la terre. Dès lors, Pangu grandit chaque jour de trois mètre et trente-trois centimètres. Le ciel s’élève donc chaque jour de trois mètres et trente-trois centimètres, et la distance qui le sépare de la terre augmente quotidiennement d’autant. Pangu tient un burin dans la main gauche et une hache dans la main droite. Partout où les éléments du haut se mêlent encore aux éléments du bas, partout où le ciel est encore relié à la terre, Pangu creuse, fend et coupe.
Ainsi, Pangu grandit, et Pangu œuvre pendant dix-huit mille ans, sans jamais dormir, sans jamais se reposer. Quand ce temps est écoulé, le ciel atteint une hauteur vertigineuse et Pangu une taille colossale. Il mesure toute la distance qui sépare le ciel de la terre, soit quarante-cinq mille kilomètres et plus. Grâce à lui, le ciel et le terre ne peuvent plus se mélanger !
Pendant dix-huit mille ans, Pangu a œuvré solitaire, à la genèse du monde. Il a déployé toutes ses forces et consacré toute son énergie à sa création, et il s’effondre sur la terre qu’il a lui-même façonnée. Pangu meurt !
Mais son corps se métamorphose : sa chair constitue le sol, son sang se répand en océans et en rivières, son œil gauche devint le soleil et son œil droit devient la lune, son souffle se fait vent et nuées, sa voix se fait tonnerre !
Ses quatre membres et son corps forment les points cardinaux et les cinq montagnes sacrées qui s’élèvent jusqu’aux cieux, celles que l ‘on rencontre en prenant les différentes directions du monde : le centre, l’est, le sud, l’ouest, et le nord de la terre.
Puis ses larmes vont irriguer le fleuve Bleu et le fleuve Jaune, ses muscles se changent en champs, ses nerfs pénètrent la terre, et ses cheveux se transforment en étoiles et en Astres. Les dents de Pangu et ses os deviennent les métaux et les pierres, sa sueur devient la rosée et la pluie. Les poils de sa peau donnent les forêts, sa moelle se cristallise en perles et en Jade.
Pangu a tissé la trame du ciel et tracé les contours de la terre. Il est resté solitaire pendant trente-six mille années, et a sacrifié sa vie pour édifier le monde.
Les anciens disent qu’en réalité Pangu n’est pas vraiment mort : Lorsqu’il est joyeux, le temps est clair, et lorsqu’il est en colère, les nuages couvrent le ciel !

Deuxième version : À l’origine, il y eut un œuf au sein duquel dormait le géant Pangu. Un jour il se réveilla et entreprit de séparer le blanc, qui deviendra le ciel, du jaune qui sera la terre de Chine : dix-huit mille ans d’un interminable labeur. Trop long sans doute car le géant, au terme de cette épreuve se laisse choir sur la terre. Le choc fut d’une telle violence que les yeux de Pangu furent projetés dans le ciel et devinrent le soleil et la lune. Ses os brisés en mille morceaux formèrent les reliefs du paysage chinois, son souffle devint le vent, sa voix le tonnerre ; ses cheveux et ses poils furent les arbres et la végétation.
Quant au peuple Chinois… ce furent les poux qui couraient par millions sur son corps de géant !

Contes de Chine — Guillaume Olive


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