Fabliau en trois versions où…
La
fourmi rit d′un… grillon
troubadour !
Le Grillon et la Fourmi
Un grillon bûcha sa voix
Tout un mois,
Puis comprit sa privation
Quand un mistral fit sanction :
Aucun tronçon minimal
D′asticot, pain animal.
Il alla vagir sa faim
Au voisin fourmi, afin
Qu′il mît à disposition
Du grain pour sa nutrition
Jusqu′à la saison d′avril.
“J′aurai du fric, lui dit-il,
À vous offrir, foi d′alto;
J′y adjoindrai un bon taux.”
L′ami fourmi fut radin :
Pour lui, un mal plutôt doux.
Mais qu′as-tu fait au mois d′août ?
Dit-il à l′intrus, soudain.
— À tout instant, jour ou nuit
J′improvisais, sans affront.
— Tu braillais ? Nous admirons.
Va donc au bal aujourd′hui !
Découvert via les liens Fatrazie
!
La Cigale et la Fourmi [1]
La Cigale, ayant chanté
Tout l′été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu′à la saison nouvelle.
“Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l′août, foi d′animal,
Intérêt et principal.”
La Fourmi n′est pas prêteuse :
C′est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? j′en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.
Cicada et Noctua
Humanitati qui se non
accommodat
plerumque poenas oppetit superbiae.
Cicada acerbum noctuae convicium
faciebat, solitae victum in tenebris quaerere
cavoque ramo capere somnum interdiu.
Rogata est ut taceret. Multo validius
clamare occepit. Rursus admota prece
accensa magis est. Noctua, ut vidit sibi
nullum esse auxilium et verba contemni sua,
hac est adgressa garrulam fallacia:
“Dormire quia me non sinunt cantus tui,
sonare citharam quos putes Apollinis,
potare est animus nectar, quod Pallas mihi
nuper donavit; si non fastidis, veni;
una bibamus” Illa, quae arebat siti,
simul gaudebat vocem laudari suam,
cupide advolavit. Noctua, obsepto cavo,
trepidantem consectata est et leto dedit.
Sic, viva quod negarat, tribuit mortua.
[1]
Jean de La Fontaine (né le 8 juillet 1621
à Château-Thierry, mort le 13 avril 1695 à Paris) est un poète français
de la
période classique dont l'histoire littéraire retient essentiellement
les Fables et dans une moindre mesure les contes licencieux. On lui
doit cependant des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets
d'opéra qui confirment son ambition de moraliste. — Via WikiPedia !